Anti-OGM: Contre l’imposition des OGM

Détruire le mythe autour des O.G.M non confinés

Nano-bio-technologies, méga business et macro irresponsabilité

Posté par ... le 23/6/2008

Développé dans une absence totale de débat public, tant au niveau national que local, le complexe scientifique Minatech de Grenoble, premier centre européen dédié aux nanotechnologies, et troisième au monde, a inauguré en juin 2007, un pôle “biotechnologies”, qui n’accueille à ce jour que des entreprises liées majoritairement au biomédical, avec un usage apparemment confiné des organismes génétiquement manipulés.

Présenté comme un pôle d’innovations et une pépinière d’entreprises, avec le soutien de la région Rhône-Alpes et des pouvoirs publics locaux, gérée par Floralis, filiale de droit privé de l’Université Joseph Fournier en charge de sa valorisation industrielle, la description de Biopolis sur le site de Minatech, entretient cependant de la manière la plus flagrante qui soit la malhonnêteté qui a régi à la mise en place de la loi OGM française, il y a quelques semaines:

Pour comprendre et soigner les maladies génétiques et neurologiques, pour trouver une alternative aux carburants fossiles, pour améliorer à la fois les rendements agricoles et la qualité des aliments (…), il fallait inventer un lieu qui facilite l’émergence de solutions.


Les OGM y sont en effet promus sans distinction aucune comme innovations au niveau de la médecine, de l’environnement, de l’agriculture et de la nutrition. Alors que les autorités européennes se targuent d’avoir mis en place une législation la plus rigoureuse au monde sur les organismes génétiquement modifiés, basée sur le principe du “cas par cas”, l’absence totale de discernement concernant l’utilisation des organismes issus de la transgénèse et de réflexions sur leur légitimité ou non en fonction de leurs secteurs d’application et de leur mode de production et de diffusion (ou non) dans l’environnement, est ce qui caractérise leur développement.

L’idéologie globaliste et scientiste, sous-jacente à cette présentation du pôle d’innovation, est la promotion et la diffusion de toutes les applications de transgénèse dans tous les secteurs d’applications potentielles, et l’acceptation et l’imposition du non-confinement de ces technologies comme norme première, au mépris de tout principe réel de précaution. Les personnes défendant globalement les OGM ne défendent pas en fait la recherche fondamentale, ne défendent pas la médecine, ne défendent pas l’environnement, ne défendent pas les consommateurs, mais défendent une technologie issue de la manipulation de l’ADN recombinant, et ses applications sans restriction aucune dans toutes les branches d’activités possibles, qui impliquent l’imposition légaliste de leur non-confinement.

L’imposition légaliste du non-confinement des OGM permise par l’occultation du débat sur leurs applications et qui s’accompagne de mesures répressives et de contraintes complètement nouvelles pour l’ensemble de la population tant pour les consommateurs-citoyens que pour les professionnels, fait partie de la stratégie des lobbies industriels auprès des organismes décisionnels et des pouvoirs politiques, qui laissent ces questions fondamentales se régler en fonction de critères non pas scientifiques mais principalement économiques, par le biais par exemple, en France, du Conseil économique et social ou de la Commission des Affaires économiques, de l’Environnement et des territoires. Les questions scientifiques ou éthiques ne viennent qu’en aval, quand les décisions d’accréditation de ces technologies, quels qu’en soient les secteurs d’activités ont déjà été prises, et ne concernent plus que leur mode de normalisation en prévision d’une législation satisfaisant un maximum les industriels pour favoriser l’ouverture des marchés dans un contexte de concurrence et de compétition internationale, et un minimum les consommateurs, citoyens et associations citoyennes afin d’étouffer la contestation, et de réguler les risques éventuels en protégeant à la fois l’état et les entreprises se lançant dans leur commercialisation.

La dialectique du risque énoncée par les pouvoirs publics est en effet celle du “risque avéré“, ou du risque “en l’état actuel de nos connaissances” et de l’”action raisonnée et responsable“, qui cache en fait l’idéologie d’un hiérarchisme des valeurs, avec l’économique au sommet. En d’autres termes, dans une logique toute aquinienne, l’on ne “croit qu’à ce que l’on voit”, et tout phénomène non observé n’existe pas et n’est donc pas pris en compte dans l’analyse du risque. Les scientifiques doutent, mais ne s’abstiennent pas. Comme le délai entre la mise au point d’une innovation et sa commercialisation s’effectue sur des échelles de temps très rapides pour des questions de rentabilité économique, aucun moyen n’est réellement mis en oeuvre pour satisfaire les exigences d’études scientifiques rigoureuses et recoupées de l’impact des nouvelles technologies du nano ou du bio, sur l’environnement ou la santé. Dans ces conditions, moins l’on recherche d’effets négatifs, moins on en trouve. Et les conséquences à plus ou moins long terme de cette politique de laisser-aller en matière de diffusion de ces innovations en tant qu’objets de consommation courante sont volontairement écartées du débat public et des décisions relatives à leur commercialisation, pour faire perdurer le mythe du modèle économique basé sur la rapidité et le prêt-à-consommer, qui a déjà montré de sévères faiblesses en terme de sécurité environnementale et sanitaire par le passé.

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