Anti-OGM: Contre l’imposition des OGM

Détruire le mythe autour des O.G.M non confinés

Retour sur les rats nourris aux OGM (suite)

Posté par ... le 21/3/2008

Un précédent billet revenait sur les rats nourris aux OGM. Voici quelques informations complémentaire et synthétique sur la non-scientificité de la démarche du développement industriel des OGM agricoles par des entreprises comme la compagnie Monsanto, sur la collusion institutionnelle autour de la problématique, sur l’attestation des effets inconnus d’une alimentation GM sur les organismes de contrôle, et enfin, sur les mesures responsables à prendre pour les pays ne développant pas encore ces technologies dans leur agriculture.


Collusion institutionnelle

En ce qui concerne la France et qui est valable aussi pour d’autres pays ou communauté de pays comme l’Europe, une caractéristique du développement des OGM est l’absence de possibilités pour des particuliers (qui peuvent être aussi des scientifiques ou avoir une démarche scientifique), de recevoir des réponses à leurs questions concernant la diffusion et la commercialisation de ces produits. L’AFSSA ne peut effectivement être saisie par les particuliers, et la CGB n’a pas d’adresse hormis celle du Ministère de l’Agriculture: le site de la CGB n’existant pas et se limitant à une page de présentation sur un site interministériel ne disposant pas non plus d’adresse de contact. Cette nature de collusion institutionnelle entre états, industries et organismes de régulation est ainsi un point central caractérisant le développement de ces produits.


Les différences biologiques attestées liées à la consommation d’aliments GM

Certaines personnalités scientifiques ou associations, dont l’ AFIS, semblent remettre en cause à grand renfort de communication sur l’absence de preuve de toxicité des OGM, l’existence d’effets sur les organismes liés à la consommation d’aliments GM. Or sur les seules études ayant été faites à ce sujet (1), des analyses sur des souris ont clairement mis en évidence des différences biologiques significatives, notamment au niveau des constituants de certaines cellules, comme le montrent par exemple les coupes d’une cellule de pancréas d’une souris nourrie à un soja transgénique à droite et d’une souris nourrie à un soja conventionnel à gauche (2)(image).

La nature très succinte de ces études, ici sur des souris, et ailleurs sur des rats, font que celles-ci ne sont pas suffisantes pour déterminer des relations strictes entre consommation de nourritures GM, consommation de nourritures non GM et les différences significatives observées sur ces populations d’animaux de contrôle. Le caractère limité de ces recherches au niveau du protocole opératoire même, indique que de telles études sont loin d’être suffisantes d’un point de vue scientifique pour conclure de la nature de l’impact de la consommation de ces nouveaux produits sur la santé animale ou humaine à plus ou moins long terme.


Aussi,

  1. 1°)Le facteur lié à l’âge des animaux n’a pas été pleinement pris en compte au début de ces expériences.

  2. 2°)Les analyses ont été menées sur des périodes très courtes compte-tenu de la durée de vie moyenne d’un rat et de la rapidité de son cycle reproductif.

  3. 3°)L’hypothèse de base impliquant l’impact de la consommation de produits GM (issus de la transgénèse) n’a pas été clairement définie dans les protocoles opératoires.

  4. 4°)Vu la pauvreté quantitative des études faites sur la toxicité des OGM, le caractère confidentiel de ces études, et la multiplicité de ces produits, il est actuellement scientifiquement impossible de tirer des conclusions sur l’impact de la consommation de produits issus de la transgénèse sur la santé animale et humaine.

Au vu de ces constats, la diffusion des produits GM dans l’alimentation humaine et animale relève aujourd’hui de la part des autorités aussi bien politiques, industrielles que scientifiques, d’un pari non sous-tendu par la raison scientifique, mais par des impératifs, notamment, de croissance et de compétition technologique et économique, et par le consensus d’une croyance en l’innocuité des produits agricoles issus de la transgénèse. C’est-à-dire, une position posant à priori l’absence de risques, mais sans pouvoir aucunement le vérifier, ni l’affirmer. La croyance a priori en l’innocuité des OGM est-elle compatible avec le principe de précaution ? Voilà la question à résoudre aujourd’hui en matière de diffusion des OGM, pour les autorités de décision. Si le principe de précaution peut être contesté comme un frein parfois inadéquat à certaines activités, en ce qui concerne les OGM et les nouvelles technologies, il est d’autant plus utile que les risques qui y sont liés sont pour beaucoup encore inconnus, et ceux connus non sérieusement étudiés.


Mesures scientifique et politique

D’un point de vue scientifique, il convient donc de continuer la recherche sur les OGM en menant des investigations beaucoup plus complètes et sérieuses sur l’impact de la consommation de ces produits sur la santé, et de ne pas mêler la science fondamentale aux décisions relevant de positions économiques. D’un point de vue politique, l’effort de recherche devant être mené pour un développement responsable et scientifique de ces technologies doit être questionné en fonction de la faisabilité économique et de l’organisation scientifique d’un tel processus de vérification, le développement des OGM ne pouvant raisonnablement et éthiquement se passer de ces démarches.

Autoriser de manière précipitée et à échelle mondiale la diffusion des OGM et la généralisation de leur utilisation en agriculture, va à l’encontre de la recherche scientifique sur ces produits, et est une question de salubrité publique, au même titre que celle concernant l’usage généralisé des pesticides depuis des décennies. Pour Gilles-Eric Séralini, revenant sur les tests sanitaires liés aux OGM, et les mettant en parallèle avec ceux effectués en ce qui concerne les pesticides, la faiblesse des tests concernant les OGM constitue une erreur scientifique et fondamentale grave(voir). Etant donné l’impossibilité grandissante de préserver la biodiversité agricole du fait de la diffusion massive d’organismes dont les constituants génétiques se disséminent dans l’environnement de façon incontrôlable, et compte-tenu de l’incertitude concernant le devenir de leur matériel génétique, les recombinaisons de ce matériel, et leurs conséquences au niveau des systèmes biologiques et des écosystèmes, il n’est pas sérieux pour les pays encore exempts de cultures OGM de suivre les démarches peu démocratiques de pays comme les Etats-Unis, imposant à leur population d’être les cobayes de l’ingéniérie génétique par leur alimentation.



(1) La littérature scientifique sur cette thématique est pauvre voire quasi inexistante. Et les études effectuées jusqu’à maintenant sont très succintes -ce qui est très étonnant compte tenu de la volonté de diffusion massive de ces produits-, et contestables d’un point de vue opératoire, comme l’indiquent les quelques premières remarques déjà indiquées en fin de l’article mentionné au début.

(2)Ultrastructural analysis of pancreatic acinar cells from mice fed on genetically modified soybean, Malatesta et Al., J Anat. 2002 November; 201(5): 409–415. pubmedcentral.nih.gov

Image Crédit Canal +, OGM: l’étude qui accuse
Distribution of α-amylase in pancreatic acinar cells from 5-month-old control (a) and GM soybean-fed (b) mice. RER (arrows), Golgi complexes (g) and zymogen granules (z) are specifically labelled, whereas mitochondria (m) are devoid of gold grains. The labelling over all cellular compartments appears stronger in (a) than in (b). Scale bars = 0.5 μm.© Anatomical Society of Great Britain and Ireland 2002

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