Anti-OGM: Contre l’imposition des OGM

Détruire le mythe autour des O.G.M non confinés

Scandale légaliste de l’autorisation des semences GM face aux semences anciennes

Posté par ... le 26/3/2008

De manière tout à fait arbitraire et légaliste, les semenciers industriels aidés par les organismes nationaux de contrôle des semences, planifient économiquement et dans les faits un contrôle du vivant en officialisant des semences légale et illégale par l’intermédiaire d’un catalogue officiel des plantes cultivées, mélangeant indistinctement semences GM et semences non GM.

Ainsi, en France, le GNIS et la FNPSP ont attaqué en justice l’association Kokopelli (association de sauvegarde des semences anciennes, promouvant leur culture et la biodiversité) pour "concurrence déloyale", invoquant la vente de semences illégales. Ces organismes aux intérêts communs avec l’industrie semencière, ont gagné leurs procès, la cour d’Appel de Nîmes ayant notamment statué que les variétés anciennes vendues par l’association Kokopelli sont illégales car ne figurant pas au catalogue national officiel des semences, tout en condamnant l’association à de lourdes amendes. Au bout de deux ans de procès, la petite association est condamnée à payer rien de moins que 88000 euros d’amendes(1) aux divers organismes et sociétés de l’agro-industrie ayant entamé contre elle des procédures légales.

A l’échelle européenne, le même système est mis en place avec l’instauration d’un catalogue officiel des variétés et espèces cultivées. L’existence de ces catalogues nationaux et européen ne constitue donc pas une simple liste des semences cultivées, mais pénalise la vente, la distribution, et donc la sauvegarde, par la culture, des variétés anciennes, écartées des catalogues car moins rentables ou ne répondant pas aux différents standards commerciaux des produits agricoles modernes. Aussi, une quantité innombrable de semences anciennes ne présentant pas de risques pour la santé ou constituant une réserve alimentaire de qualité, ne sont pas inscrites au catalogue officiel, et déclarées illégales à la vente, alors que dans le même temps des semences OGM -dont les risques pour la santé à moyen ou long terme sont réels-, sont autorisées à la commercialisation, et imposées par des pressions économiques et idéologiques dans les réseaux agricoles et dans les circuits de la grande distribution alimentaire européenne. Ces semences OGM une fois autorisées sont ainsi inscrites aux catalogues officiels des plantes cultivées en France et au niveau européen et par ailleurs, dans le même temps, sans aucune distinction spécifique par rapport aux semences conventionnelles.

L’équivalence en substance entre une plante conventionnelle et une plante génétiquement modifiée (GM) a déjà été montrée non réellement fondée scientifiquement, et ce alors que ce concept est à la base des études sur les OGM au niveau toxicologique et alimentaire. Dan Glickman, ancien Ministre de l’Agriculture américain a notamment expliqué les origines et a priori politiques (2) du concept d’équivalence en substance, qui ont favorisé le développement des OGM agricoles aux Etats-Unis et dans le monde.

De la même manière, l’équivalence entre une plante conventionnelle et une plante GM est aussi totalement arbitraire et non fondée scientifiquement au niveau botanique et biologique. Les plants GM étant issus d’une manipulation artificielle et intentionnelle (3), il est impossible de les considérer indépendamment de leur méthode d’obtention technique, résultant de processus de manipulations génétiques forcées, en rien équivalentes, à ce niveau, avec des processus biologiques à l’oeuvre naturellement. La présence de semences GM dans les catalogues officiels des semences représente ainsi une décision purement politique et un alignement aux législations atlantiques. La non distinction entre les plants GM et non GM n’apparaît pas fondée sur des éléments scientifiques, mais bien sur une décision légaliste et posant a priori l’acceptation de la dissémination de ces organismes manipulés artificiellement, sans réelle concertation ni études approfondies des différents impacts liés à cette dissémination.

En France, le groupement d’intérêt public GEVES, regroupant le Ministère de l’Agriculture (CTPS), l’INRA et le GNIS (SOC) est une des composantes institutionnelles du réseau accréditant la politique industrielle actuelle de commercialisation et de diffusion des semences, sur des critères principalement idéologiques, définis par une loi d’orientation agricole favorisant une politique de croissance productiviste et une pratique agricole intensive au sein d’un marché agricole concurrentiel, régulé à l’échelle planétaire par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) hautement favorable au développement des biotechnologies agricoles.

La présence des semences de plants GM  dans les catalogues officiels des semences présuppose de manière scientifiquement non fondée l’inoccuité de la technique elle-même d’obtention de produits GM, et établit la pénalisation de la vente et de la sauvegarde des semences anciennes, patrimoine agricole millénaire et réservoir de la biodiversité naturelle.

Alors que les lois d’autorisation de mises en vente des semences sont unilatérales et au bénéfice principal des industriels spécialisés dans l’hybridation, les produits chimiques dangereux et les semences brevetées, la régulation et les tests eux-mêmes afférant aux nouvelles technologies dites du "vivant" ne répondent qu’à des critères techniques superficiels, arbitraires et non fondamentaux d’un point de vue scientifique, accompagnant une stratégie de mise en place d’une idéologique globalisante, monopoliste et scientiste, caractérisant le développement même de ces technologies.

Les études liées aux OGM indiquant la dissémination des transgènes, le caractère aléatoire et non stable des modifications génétiques, et l’incertitude concernant les recombinaisons génétiques de ces manipulations, ne pas discriminer entre semences GM et non GM, indique l’existence au sein des institutions officielles d’une volonté monopolisante de légaliser le contrôle du vivant en agriculture, et celui de la biodiversité des terroirs par des groupes d’intérêts privés, sous couvert d’une sécurité alimentaire qui serait apportée par l’agro-industrie. La logique économique de marchés de cette dernière semble incompatible avec les processus biologiques naturels à la source du développement de nos sociétés, et auxquels nous ne pouvons pas nous soustraindre sous peine de détruire irréversiblement à court, moyen ou plus long terme notre environnement et les organismes mêmes qui y vivent - nous y compris-, au nom d’idéologies et de concepts économiques très récents dans l’histoire du développement de nos civilisations.

Cependant et malheureusement, alors qu’en ces temps d’économie de marchés, de concurrences et de compétitions à tout va dans tous les secteurs, les intérêts économiques dominent les relations institutionnelles et politiques, tout cela ne doit, pour un certain nombre de politiciens, de penseurs et d’intellectuels nombrilistes, que sembler du pipeau…à défaut de réflexion plus approfondie et indépendante.

(1) Il faut sauver les semences Kokopelli (La Télé Libre, 25 mars 2008)

(2) Le Monde selon Monsanto, Marie-Monique Robin (2008)

(3) A tel point que les manipulations génétiques sont considérées du point de vue du design dans des rencontres internationales de référence: "Eden ADN, 2006", Biennale du Design, St-Etienne.

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