Anti-OGM: Contre l’imposition des OGM

Détruire le mythe autour des O.G.M non confinés

Svalbard: refuge et banque de données pour le tout-transgénique

Posté par ... le 3/3/2008

Le meilleur moyen de préserver la biodiversité, menacée par l’agriculture industrielle, est de la pratiquer, et de la faire vivre dans les champs.


Ce n’est cependant pas l’avis, apparemment, des industriels semenciers ayant bâti leur fortune sur la réduction de la biodiversité, l’hybridation des semences à fins de rentabilité productive et la promotion de pratiques agricoles destructrices pour les sols (voir).

Ainsi, la peur de la perte irréversible de biodiversité, dont ces entreprises agro-industrielles sont factuellement responsables, se traduit par une volonté, dans le projet "Svalbard Global Seed Vault" de sécuriser la biodiversité mondiale sous forme de semences conservées et classées dans un coffre-fort mondial, à l’intérieur d’une montagne norvégienne, sur l’île de Svalbard. Selon les dires des responsables de ce projet, les semences pourront donc être protégées et à l’abri des catastrophes liées au changement climatique, des catastrophes naturelles locales, mais aussi des guerres, y compris nucléaires. Syngenta, Pionneer Hi-Bred (Dupont), grandes multinationales agrochimiques en reconversion dans le tout génétique s’associent, à travers notamment la Global Crop Diversity Trust (GCDT) -dont elles sont les généreux donateurs-, pour soutenir ce projet au côté du gouvernement norvégien, de banques et de fondations comme celles de Bill Gates, (fondation dans laquelle Monsanto a placé son vice-président)[1], ou comme celle de la famille Rockefeller, connue pour son rôle dans le développement de l’agriculture industrielle et génétique.

Ce projet totalement fantasque (enfermer la nature qui évolue par définition, et sa biodiversité dans un coffre-fort unique), et financièrement colossal, semble s’inscrire dans une vision conservatrice et dangereuse de l’activité humaine sur l’environnement. L’illusion de croire que l’homme est détenteur d’un pouvoir ou d’une mission de protection de l’ensemble de la biodiversité, par des moyens techniques, relève à la fois de l’idée de culpabilité et de péché originel qu’aurait commis l’homme au regard de la création, comme l’indique le vocabulaire biblique employé pour décrire le projet (préservation contre l’"Apocalypse", "Arche de Noé", "jardin d’Eden glacé" pour José Manuel Barroso[2]…), d’une croyance illusoire au progrès technique comme remède aux problèmes fondamentaux de l’humanité (celui notamment de la faim dans le monde(voir), qui résulte plutôt de la gestion correcte et de l’organisation hors marché des ressources agronomiques), et enfin, d’une méconception totale des fondements scientifiques de l’écologie globale permettant d’appréhender le concept même de biodiversité, et reposant sur une bonne compréhension des écosystèmes, y compris agricoles (actuellement dégradés), due à une direction de la recherche axée principalement sur les organismes en soi et non sur leurs relations au sein d’un écosystème.

Derrière cette façade de protecteurs de la biodiversité, les multinationales engagées dans ce projet centralisent ainsi une banque de données incroyable pour le développement de leurs propres activités, tournées dorénavant vers la production d’OGM agricoles en vue d’un partage du marché mondial des semences et du développement du tout transgénique en agriculture. Un reportage[3] nous indique déjà que les chercheurs mettent au point des variétés de riz transgénique permettant de résister aux inondations, comme si la nature n’évolue pas d’elle-même, comme si l’idéologie productiviste de l’agro-industrie doit survivre coûte que coûte au changement climatique, et comme si les modifications génétiques de transgénèse sont l’unique solution à ces problèmes agronomiques. Le climat change, mais l’idéologie dominante doit rester la même, c’est la nature elle-même qui doit être changée, modifiée pour permettre la subsistance des idéologies développementales ou économiques: voilà le paradigme prôné par les organisations agricoles de la planète, "apôtres" du tout transgénique.

La présence des multinationales de la transgéniculture dans le financement de ce projet de sauvegarde de la biodiversité, dont les semences représentent un bien commun de l’humanité, résonne comme une stratégie de main-mise toujours plus pressante sur le vivant par une idéologie globalisante et totalitaire du développement agricole, un "nouvel ordre agricole mondial" pour reprendre l’expression alarmante de Nicolas Hulot[4], s’interrogeant dans la préface du livre "Le Monde selon Monsanto" de Marie-Monique Robin, sur l’omniprésence de multinationales comme Monsanto, en ce qui concerne les réflexions sur l’avenir de l’humanité et de son agriculture. Si seulement 5% des recherches à Svalbard sont, selon les sources officielles, orientées vers les OGM, et si pour Cary Fowler, en charge du développement du projet et directeur du Fonds mondial pour la diversité des cultures (GCDT), le débat sur les OGM n’est pas clos, les organismes donateurs de cette même organisation ne laissent pas le moindre doute quant aux raisons de leur présence et investissement dans cette entreprise qui représente pour les multinationales de l’agrogénétique une banque de données considérable pour leur développement, tout en donnant un sentiment de protection, illusoire, de la nature, en direction d’une opinion publique globalement défavorable à l’usage de ces technologies, disséminées dans l’environnement. Ironie du sort, ou signe providentiel (?), un tremblement de terre d’une magnitude de 6,2 sur l’échelle de Richter, le plus fort qu’ait jamais connu la Norvège, a frappé l’archipel du Svalbard dans la nuit de mercredi à jeudi, a rapporté l’institut de recherche Norsar à l’AFP[5] le 21 février, quelques jours avant l’inauguration du "Global Seed Vault" par le président de la Commission Européenne et quelques personnalités.

(par AB)

[1] Monsanto vice president joins the Gates Foundation By GM Watch

[2]Un congélateur du monde végétal en Arctique, LeFigaro.fr, avec AFP, 27/02/2008

[3]Une arche dans le Grand Nord de Laurent Cibien et Alain Guillon, ARTE GEIE/ France 2007

[4]Nicolas Hulot préface le livre, Blog "Le Monde Selon Monsanto", de Marie-Monique Robin

[5]Le Svalbard frappé par le plus fort séisme de l’histoire de Norvège, AFP, 21/02/08

partie 2 page suivante

Pages: 1 2

Une Réponse à “Svalbard: refuge et banque de données pour le tout-transgénique”

  1. Marie A dit:

    les OGM nuisent à la biodiversité, il faut nuirent aux OGM !!

Laisser une réponse

*
Rentrez le mot affiché ci-dessous
Click to hear an audio file of the anti-spam word