Mise sous tutelle de la France par le lobby agro-militaro-génétique américain
Posté par ... le 10/4/2008
Alors qu’en 1975, Henry Kissinger, connu pour l’élaboration de doubles rapports concernant des bombardements secrets au Cambodge, initiait pour la première fois la stratégie controversée de “Pétrole contre nourriture” (Oil for food) avec l’URSS, l’armée américaine, quelques années plus tôt, avait utilisé des produits chimiques pour détruire le couvert végétal et les récoltes de leurs ennemis, au Vietnam, à l’aide de défoliants de l’industrie américaine. Trente ans après l’énorme famine déclenchée par la guerre au Cambodge et au Vietnam, les entreprises américaines de l’agrogénétique tentent aujourd’hui de gagner ces marchés agricoles en prévoyant d’introduire les semences GM dans ces pays, selon le rapport annuel 2007 de l’organisation promotrice des biotechnologies végétales ISAAA. Après que les banques de semences en Afghanistan et en Irak [réf.] aient été détruites par la guerre, de nouvelles législations prévoient déjà également la modernisation de l’agriculture de ces pays, en partenariat avec les multinationales américaines, et en introduisant la culture d’OGM par voie de fait. “Les gens affamés écoutent ceux qui ont un morceau de pain. La nourriture est un outil. C’est une arme dans le kit de négociation américain.“ Earl Butz, secrétaire d’état à l’agriculture américain (1971-1976) Depuis plusieurs dizaines d’années, les Etats-Unis ont compris l’importance stratégique du contrôle de l’alimentation mondiale, en améliorant tout d’abord fortement leur productivité, et en développant des méthodes de production nécessitant l’omniprésence des industries agrochimiques productrices de phytosanitaires et autres intrants chimiques. La Révolution Verte engagée à la fin des années 60 a permis l’exportation de ce modèle agricole dans de nombreux pays en voie de développement, en Asie et en Afrique, nouveaux marchés à conquérir d’un colonialisme économique sans nom, magnifié par le concept plus récent et moderne de “mondialisation“. Au cours de ce développement agro-industriel, s’est constitué un énorme réseau entrepreneurial et organisationnel, liant industriels, chercheurs, organisations “humanitaires”, états et agences de renseignements, promouvant les bienfaits de l’agriculture moderne dans le monde, nouveau messianisme scientifico-technique, libérateur des peuples de la faim et de la famine. Aujourd’hui, cette révolution verte est devenue “révolution biogénétique” et marque un tournant supplémentaire dans le contrôle du marché alimentaire mondial par la propriétarisation de semences brevetées, et la modification génétique des semences, à un tel point que l’agriculteur n’a plus du tout connaissance de ce qu’il sème et récolte, et que les organismes de contrôle doivent agir avec une confiance aveugle, limitant leur expertise aux données potentiellement transmises par les firmes productrices de ces organismes génétiquement modifiés. “Les OGM sont une technologie qui détruit la biodiversité et qui est un sous-produit de l’industrie militaire.” Eugenio Reyes, chercheur au Jardin Botanique de Las Palmas en Grande Canarie[réf.] Le complexe militaro-industriel constitué durant et après la seconde guerre mondiale aux Etats-unis, et dont le président Einsenhower avertissait dès 1961 ses concitoyens de l’existence et du risque qu’il constitue pour la démocratie, s’est alors transformé de complexe pétro-chimique et nucléaire, en complexe bio-chimique puis bio-génétique avec les récents développements de l’ingiénerie génétique à partir des années 1970. La collusion politico-industrielle au sein de l’administration L’acceptation du commerce des organismes génétiquement modifiés dont le marché est dominé par quelques entreprises américaines, constitue de fait une mise sous tutelle de la sécurité alimentaire par un lobby agro-militaro-génétique, celui constitué actuellement par l’administration Bush, associé au complexe militaro-industriel américain. L’indépendance gaulliste prônée par un sénateur comme Jean-François Legrand, dans sa lettre au Président du groupe UMP, alertant ses collègues de la présence d’un groupe fortement proOGM au sein de la majorité, et ce alors que jamais la politique d’un gouvernement français n’avait été aussi ouvertement atlantiste et proche d’une administration américaine, indique les inquiétudes toujours plus nombreuses d’une balance géostratégique nouvelle pour les institutions françaises, dans une démarche soumise aux intérêts de la première puissance économique et militaire mondiale, aux conduites unilatérales, et dont les effets d’infiltration au sein des instances européennes sont déjà particulièrement visibles, par les législations de l’OMC et les normalisations de l’OCDE, en ce qui concerne la mise sur le marché de produits génétiquement modifiés.Le vote à une courte majorité par les députés français du projet de loi commercial sur les OGM entérine une mise sous tutelle de la France au lobby agro-militaro-génétique américain, déjà entamée avec le rapprochement géostratégique de la France aux Etats-unis par l’envoi de soldats français en Afghanistan, et une évocation par le président Sarkozy d’un retour de la France au sein de l’OTAN.
américaine, renforcée par un effort de guerre permanent, institué suite aux événements du 11 septembre, notamment par le Bioterrorism Act en juin 2002, sous la tutelle de la Food and Drug Administration, donne au développement économique américain et celui particulier des biotechnologies une place centrale et stratégique dans une politique impérialiste et guerrière, au nom de la défense de valeurs culturelles. Aussi, un mois après les attentats du 11 septembre, le 3 octobre 2001, la Charte de la Commission Nationale de Conseil en Bioéthique américaine, expirait et n’était pas reconduite, et les décisions en ce domaine étaient orientées exclusivement vers le “President’s Council in Bioethics“, organisme gouvernemental, remodelé le 28 novembre 2001, et qui a notamment décidé de l’inopportunité de tout questionnement éthique au regard des biotechnologies végétales, niant toute critique et toute contestation en ce domaine d’un point de vue éthique.