Anti-OGM: Contre l’imposition des OGM

Détruire le mythe autour des O.G.M non confinés

L’Académie des Sciences communique sur les OGM avec l’industrie génétique et pharmaceutique

Posté par ... le 26/7/2008

claude menaraOu les aventures de Claude Ménara, agriculteur, à l’Académie des Sciences…

Le 15 et 16 septembre 2008, l’Institut de France, Académie des Sciences, organise un colloque sur les OGM intitulé: “Le monde végétal s’ouvre aux biotechnologies (New trends in plant biology and biotechnology)”.

Depuis la moitié des années 90, l’Académie des Sciences a laissé son indépendance d’esprit sur le bas-côté, en créant un partenariat mécénal avec les intérêts privés de l’industrie chimique et pharmaceutique, et en mai 2000, la fondation Institut de France-Aventis succédait ainsi à la fondation Rhône-Poulenc Institut de France, initiée en 1995.

La présentation de ce prochain colloque sur les biotechnologies ne semble pas déroger à cette évolution historique, en ne laissant pas entrevoir une réflexion basée sur le principe de précaution concernant la dissémination des organismes génétiquement modifiés, comme l’indique ouvertement son titre, favorable à la diffusion industrielle des plantes génétiquement manipulées. L’Académie des Sciences s’ouvre à l’industrie et communique sur l’ouverture du monde végétal aux biotechologies. Quoi de plus logique me direz-vous ? Ce ne sont pas en tout cas la rigueur scientifique ni l’indépendance d’esprit qui en ressortent grandis.

Résumé et survol du colloque de l’Académie des Sciences:

Le colloque sera divisé en deux sessions d’une journée. La première, intitulée “Les plantes dévoilent leur secret“, le 15 septembre, est composée de cinq séquences dont les deux premières: “Les génomes des plantes et leur évolution” et “Les plantes et la biodiversité“‘ n’ont absolument aucun rapport avec le génie génétique appliqué aux plantes ni avec les techniques de transgénèse. Les séquences suivantes concernent ensuite l’amélioration végétale: “Domestication et amélioration des plantes“, puis “La production végétale“. La dernière séquence traite du principe de précaution, en fin de journée: “Le principe de précaution et les nouvelles technologies” et n’est animée que par une seule conférence, de Luc Ferry, contre trois à cinq conférences pour les quatre premières séquences, témoignant apparemment d’un manque d’intérêt affiché pour cette problématique et de l’absence de débat contradictoire ou tout au moins de pluralité de points de vue.

Malgré le titre directeur du colloque axé sur la biotechnologie végétale, une seule conférence prend ouvertement et directement pour objet les OGM cette première journée: “Propriété industrielle et OGM” de Nicole Bustin du Comité de la Protection des Obtentions Végétales, dépendant juridiquement du CPVO et de l’Union internationale pour la Protection des Obtentions Végétales (UPOV), dont la France est un pays membre, et dont le secrétaire général est également Président de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).

La deuxième session le 16 septembre, intitulée sobrement “les OGM” apparaît comme la justification logique du terrain préparé la veille, à savoir l’imposition de l’idée que les OGM disséminés sont nécessaires et utiles, comme l’indique encore une fois le titre explicite du colloque. Outre les habitués de ce genre de communication, comme Marc Fellous, interviewé dans l’investigation journalistique “OGM: l’enquête qui accuse“, on peut signaler la prise de parole la veille, de Jean-Pierre Décor de la multinationale pharmaceutique Aventis pour parler des pesticides. Le colloque offre la parole également à un intervenant de la multinationale agrochimique DuPont, Anthony Killey, et à un membre du département d’état d’agriculture américain (USDA) dont on connaît la position impérialiste et proOGM dans le monde, et la manière dont il a permis la prise de décision concernant les réglementations favorables aux OGM disséminés aux Etats-Unis, depuis le travail d’enquête de Marie-Monique Robin. D’après les archives du New-York Times, Dennis Gonzalves a travaillé dans le développement des plantes transgéniques par le passé pour l’Upjohn Company, entreprise pharmaceutique américaine du Michigan aujourd’hui détenue par la multinationale Pfizer. L’effort de propagande des compagnies pharmaceutiques mondiales en faveur des OGM disséminés s’explique par les intérêts industriels potentiels en jeu, notamment la culture irresponsable de molécules médicamenteuses en plein champ, de manière non confinée, appelée la moléculture ou biopharming.

La séquence numéro 2 de cette journée de propagande proOGM culmine avec la conférence d’un agriculteur militant proOGM, Claude Ménara, déjà habitué des plateaux de télévisions comme dans le cadre de l’émission “C à dire” sur France 5, et qui y affirmait notamment, concernant un autre sujet environnemental grave et préoccupant, que “les abeilles ne meurent pas“.

Ce colloque annoncé par les hautes instances scientifiques du pays, se présente comme une propagande générale pro-OGM qui ne laisse pas l’Académie des Sciences grandie, en montrant une nouvelle fois que les intérêts industriels et les idéologies associées dirigent les présentations des problématiques scientifiques d’une institution censée représenter et incarner une indépendance d’esprit irréprochable, ainsi qu’une rigueur scientifique tout en apportant un débat citoyen, à l’image de nombreux chercheurs lanceurs d’alertes, refusant d’être affiliés aux intérêts privés d’entreprises au sein d’un système de compétition économique dont les excès ont déjà montré leur caractère dévastateur pour l’environnement et la santé publique par le passé.

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