Anti-OGM: Contre l’imposition des OGM

Détruire le mythe autour des O.G.M non confinés

Evidences de manipulation par les médias et partis pris de scientifiques sur les OGM

Posté par ... le 14/8/2008

Jeudi 14 août 2008, l’outil Google News, moteur de recherche très prisé des journalistes permettant la concentration et la comparaison d’informations d’actualité des différents journaux et webzines, a délivré un ensemble de news assez étonnante sur les OGM, alors que le médiatique prince Charles venait d’exprimer un avis hautement négatif sur ces produits, dans le Daily Telegraph.

Le développement important des cultures transgéniques risque de provoquer la pire "catastrophe" environnementale jamais survenue dans le monde, a affirmé mercredi le prince Charles, héritier du trône d’Angleterre et fervent défenseur de la cause écologique, dévoile une dépêche AFP, reprise par de nombreux quotidiens et journaux.

L’argument est choc et pourrait être critiqué en ce sens que cette affirmation peut faire peur, et est d’une grande gravité. Pourtant, elle repose sur des inquiétudes justifiées et les incertitudes nombreuses concernant la production massive d’organismes génétiquement modifiés et leur dissémination dans l’environnement. En effet, aucun scientifique à l’heure actuelle ne peut prétendre que les OGM sont sans risque à long terme pour la santé, ni sans risque pour l’environnement, sous peine de perdre toute crédibilité. Même les études les plus partisanes, émanant de chercheurs de compagnies productrices d’OGM, concluent à l’impossibilité de trancher quant à la question de la sécurité alimentaire de ces produits, se contentant d’affirmer qu’en l’état actuel des connaissances, les produits sont commercialisables, et consommables pour ceux qui ont passé les tests nécessaires, ce qui suffit amplement à imposer des produits non voulus par une grande majorité de citoyens qui n’en demandaient pas tant.

La prise de position contre les OGM du prince Charles lui a valu le traditionnel quolibet de « luddite» - de peu de rapport et qui aurait été auparavant revendiqué par le militant José Bové-, mais également des attaques ad hominem, courantes dès qu’un personnage public affirme son scepticisme quant à ce qui apparaît comme un vaste réseau industriel et financier, véritable complexe génético-industriel selon Jean-Pierre Berlan et Richard Lewontin. Aussi, le journal Le Monde signale non sans ironie par la plume de Marc Roche l’intéressement économique du Prince Charles qui expliquerait sa prise de position. En effet, le Prince de Galles est à la tête d’un empire agroalimentaire bio, dont le journaliste rappelle toutefois que les bénéfices vont à une fondation qui regroupe plusieurs oeuvres caritatives qu’il parraine. Accusé de luddite par un député anglais promoteur des OGM ou encore de faire de fausses allégations selon un autre député ex-professeur de biologie, le Prince Charles n’en propose pas moins un argumentaire sérieux, expliquant également le danger de laisser quelques firmes contrôler la production alimentaire mondiale en imposant des produits peu sûrs, en menant une gigantesque expérience avec la nature et l’humanité tout entière.

gmo news
Cliquer pour agrandir cette capture d’écran de Google News du 14/08/08

Parallèlement à cette dépêche très médiatisée, un article de parti pris et portant l’amalgame est publié par Le Temps, comme en guise de provocation : « OGM : peur du diable ? ». Véritable pamphlet anti-écologiste, et manipulant le symbolisme religieux pour imposer une vision technophile proOGM, l’article est signé par le scientifique Alain de Weck, partisan convaincu des OGM et commentateur-contradicteur à ses heures perdues du blog et du forum de Marie-Monique Robin. Il est d’ailleurs assez étonnant de remarquer que ceux qui utilisent la symbolique religieuse sont souvent ceux-là même qui souhaitent légitimer la production et la dissémination des OGM, et sont bien souvent des scientifiques, dont on se demande s’ils n’ont pas d’autres choses à faire en tant que chercheurs du service public que de se livrer à de tels exercices de publicité. Outre Alain de Weck, Louis-Marie Houdebine, s’était déjà fait remarquer en promouvant les OGM en utilisant la dialectique moraliste et religieuse du bien et du mal dans un article reproduit par l’association rationnaliste (mais aussi proOGM) AFIS, et intitulé: "Les OGM: le bien et le mal".

Mais plus étonnant encore, jeudi, dans le même temps, le journal l’Express (ou le moteur de recherche de Google News ?) ressort, pour on ne sait quelle raison un article d’archives du 03 janvier 2008 sur la grève de la faim du militant altermondialiste José Bové et intitulé « OGM : mais que cherche José Bové ? », suscitant à juste titre l’étonnement d’un lecteur, Boboye, qui s’interroge dans les commentaires du quotidien : boboye - 14/08/2008 07:58:48 « à quoi vous sert de diffuser le 14 aout une nouvelle du 3 Janvier? ». L’affaire semble bien pliée et la manipulation mise en place: dès que l’on parle des OGM, certains journalistes ressortent José Bové comme un lapin d’un chapeau, ou comme un épouvantail médiatique, sans doute pour maintenir le débat dans une sorte d’amalgame et de dualisme sans fin entre d’un côté les anti-OGM, militants altermondialites et faucheurs volontaires, ou supposés avoir des arguments irrationnels, moralistes ou religieux, et de l’autre, les proOGM, scientifiques, rationnels et représentant la logique d’un progrès et d’une économie raisonnée, dans l’ère du temps.

La manipulation du côté des médias semble encore plus claire, quand Pascal Farcy, auteur le 13 août d’un article partial sur la Chine et les OGM et au titre désinformateur « La Chine va investir dans les OGM pour son indépendance alimentaire », (celle-ci ayant atteint l’auto-suffisance alimentaire dès 1995, comme expliqué dans ce précédent article), ressort dans le même temps une brève dans Echos-Nature sur les OGM au Vietnam, intitulée "Le Vietnam veut parvenir à 70 % d’OGM", dont le contenu avait déjà fait l’objet il y a plus de deux semaines d’une dépêche ABN, le 29/07/08, et publiée par exemple sur Boursorama . En effet, après avoir intoxiqué le territoire du Vietnam avec des défoliants toxiques pendant les années soixante, créant les conditions d’une famine sans précédent, Monsanto quarante ans plus tard entend ouvrir le pays aux OGM sous la pression financière, et ce alors que les autorités vietnamiennes sont parfaitement conscientes qu’elles ne sont pas à même de garantir que la production de masse de ces produits ne présente aucun risque sanitaire…

Il est enfin assez étonnant de retrouver ces articles de promotion des OGM dans les webzines Univers-Nature et Echos-Nature, alors qu’un grand argument invoqué par les défenseurs de ces produits est justement d’évacuer la Nature, en affirmant que la différence entre ce qui est naturel et artificiel est fallacieuse, comme le conclut Jean-Paul Oury dans son livre La Querelle des OGM (puf, 2006). A suivre cet argument erroné et réducteur, on en finirait presque par croire que les catastrophes naturelles sont, elles aussi, "artificielles", comme l’affirment déjà certains sites conspirationnistes, voyant dans un projet de climatologie comme celui de HAARP une arme secrète des Etats-Unis.

Face à un argumentaire technophile et scientiste, affublant également les sceptiques des OGM d’étiquettes d’anti-science ou d’anti-progrès, le Prince Charles a cependant eu le mot juste: « Il ne s’agit pas de revenir en arrière. Il s’agit de reconnaître que nous sommes du côté de la nature, pas contre elle ». En effet, de nombreuses autres solutions que les OGM existent pour développer une agriculture de qualité, tel le Bois Real Fragmenté, ou les rotations de culture et le non-labour, et les scientifiques envisagent également d’autres méthodes se passant de la transgénèse pour sélectionner les variétés agricoles, telle la mutation incitée, qui fait l’objet actuellement d’un colloque regroupant plus de 600 scientifiques et cultivateurs à Vienne, technique à étudier de manière rigoureuse, et à ne pas confondre avec l’irradiation volontaire des aliments promue par exemple dans le Codex Alimentarius, qui soulève tout autant que les OGM de nombreux questionnements concernant la sécurité sanitaire des aliments.

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