Anti-OGM: Contre l’imposition des OGM

Détruire le mythe autour des O.G.M non confinés

Intelligence économique et sensibilisation scientifique au niveau de l’interface consommateur/intermédiaire.

Posté par ... le 18/6/2008

Dans une société de consommation d’économie libérale, il apparaît que les institutions politiques n’ont qu’un pouvoir limité concernant la diffusion de produits de type transgénique, quand bien même ceux-ci présentent des risques inconnus quant à leur impact sur l’environnement et sur la santé au long terme. Les limites de la sensibilisation des élus politiques sont aussi corrélées au modèle institutionnel d’exercice du pouvoir des territoires considérés.

Sensibiliser les élus politiques apparaît alors comme une démarche nécessaire, mais non suffisante pour faire avancer le positionnement démocratique. C’est donc au niveau de l’interface économique se situant entre les consommateurs et les intermédiaires distributeurs de ces produits qu’une action de sensibilisation efficace peut voir le jour, car impliquant directement les acteurs économiques locaux, et les responsabilisant vis à vis du consommateur.


Conférence CERES
Plein écran

Certains intermédiaires de l’agroalimentaire se sont déjà prononcés en défaveur des OGM agricoles. C’est le cas de la filière biologique qui, dans la définition même de ses modes de production, interdit de fait la présence d’organismes génétiquement ingénierés. D’autre part, le groupe Carrefour subventionne en partie le centre de recherche indépendante CRIIGEN sur les OGM, et le fondateur d’Auchan, Gérard Mulliez, est président d’honneur de l’association CERES qui “va lancer une étude indépendante sur l’impact de la consommation d’organismes génétiquement modifiés pour la santé humaine“(L’Expansion, 30/04/08). Vous trouverez à droite une conférence de 70 minutes sur les OGM dans le cadre de cette association, avec l’intervention du Professeur Séralini (Professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen, expert de renommée internationale en matière d’OGM, et Président du Comité Scientifique du CRIIGEN) dans laquelle il réfute certains des arguments erronés propagés par les promoteurs de ces produits.


Logo libre de droit Sans OGM

Dans cette optique de sensibilisation au niveau de l’interface consommateur/intermédiaire, sont à signaler l’initiative Sans Aliment contaminé (SAC) du collectif Anti-OGM82 qui consiste en un courrier type à envoyer à votre magasin d’alimentation habituel, et aussi celles comme la création d’un logo libre de droit Sans OGM par l’agence de communication Iddelta, à destination des intermédiaires distributeurs souhaitant valoriser leurs produits, améliorer la transparence et informer leurs clients sur la composition et le mode de production de leur alimentation.

La valorisation des produits sans OGM est argumentée par le fait que le concept d’équivalence en substance établi pour autoriser la mise sur le marché des OGM alimentaires, est historiquement conçu comme un concept scientifico-politique et idéologique, comme l’étude sur la firme Monsanto de la journaliste Marie-Monique Robin l’a révélé. Cette orientation idéologique, outre-atlantique, des sciences du vivant et le “messianisme technologique” qui y est associé, au niveau de la biologie moléculaire, est également décrite dans l’ouvrage de référence sur la notion d’information “Le Zéro et le Un” de Jérome Segal. La transparence est quant à elle nécessaire face aux amalgames répétés des promoteurs de ces produits qui oeuvrent pour le non confinement de technologies incertaines, et dont les mécanismes d’obtention sont protégés par des brevets industriels. Enfin, l’information sur la composition et le mode de production des aliments s’inscrit dans l’optique d’une traçabilité sans ambiguïté permettant aux consommateurs de pouvoir réellement choisir une alimentation dépourvue d’OGM et de soutenir le mode d’agriculture de leur choix (1), aussi bien pour les produits végétaux que pour les produits animaux, ce qui n’est actuellement pas possible avec la réglementation actuelle, que les pouvoirs politiques peinent ou rechignent à modifier vers plus d’accessibilité et d’information pour le consommateur.

La possibilité d’information sur la présence d’OGM ou non dans l’alimentation est une première étape vers la définition scientifique du sans OGM, telle qu’attendue par les citoyens/consommateurs, réclamée par des députés de tout bord politique, et nécessaire à toute gestion et analyse rigoureuse du risque de ces technologies, étant donné les incertitudes sanitaires au long terme de la consommation d’organismes génétiquement manipulés alimentaires, et devant l’inégalité des populations à exprimer leur choix sur des questions de cette importance, la possibilité légale de la mise en oeuvre d’un Référendum d’Initiative Populaire n’étant par exemple pas prévue par la Constitution française, donnant l’impossibilité aux citoyens d’exprimer leur avis concernant une question de santé publique et environnementale très controversée, et faisant du corps social électoral une population n’ayant pas son mot à dire sur les grandes orientations sociétales les concernant directement et intimement (2), et ce malgré les nombreuses alertes lancées dans l’opinion publique par des scientifiques, journalistes, associations écologiques et simples citoyens, sur cette question particulière.

(1)”Why are people hostile to biotechnologies ?” par Massimiano Bucchi et Federico Nereseni, Science, 2004. “Les auteurs émettent l’hypothèse que le public ne craint pas les biotechnologies autant que les interactions entre science, politiques et affaires.” et que cette désaffection ne résulte pas d’un “a priori général défavorable à la science“, réfutant également l’idée d’un manque d’information scientifique et montrant que “les experts ne sont pas suffisants parce que les acteurs politiques et les institutions sont considérées inadéquates dans ce domaine par une grande majorité de citoyens“, qui pensent que la science est “plus une affaire d’incertitude que de certitudes” comme celles affichées par les promoteurs de ces technologies.

(2) Claude FISCHLER, Le Rapport contemporain à l’alimentation : une approche socio-anthropologique, Université de Tous les Savoirs, Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur.

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