Ce n’est aucunement le motif mis en avant par Anti-OGM.info dans ses argumentations sur les OGM. Non pas que le point de vue particulier d’Anti-OGM.info s’inscrive dans une conception athéiste, mais que tout simplement Anti-OGM.info ne cautionne aucune vue dite religieuse de la nature, ni aucune intrusion de systèmes de pensée particuliers dans ce rapport à la nature. La religion étant affaire d’organisations dogmatiques, de croyances, de conditionnements millénaires, de hiérarchisation structurelle des rapports humains…etc etc, elle n’a aucun rapport avec le fait de dresser des constats sur des techniques particulières utilisées par l’industrie moderne. Il est donc recommandé aux intervenants de laisser de côté leurs croyances personnelles pour avoir une vue la plus objective, rationnelle et logique possible face à cette question particulière des OGM qui est ici traitée.

En ce point, nous nous accordons avec les vues présentées dans l’attitude dite “rationaliste”, sur la question particulière des religions et critiquant la main-mise encore de nos jours, de la pensée religieuse sur la société, notamment par l’éducation, mais tout en n’acceptant pas bien entendu le développement argumentaire dualiste utilisé par ces derniers explicitant que d’un côté il y a la science, la technique et les proOGM, et de l’autre les obscurantistes, les religieux et les anti-OGM.

De la même manière, aucun système politique ou économique particulier n’est ici cautionné, comme aucun parti ou aucune mouvance contre-culturelle organisée.

Ceci pour éviter tout malentendu quant aux informations et réflexions présentées de manière générale sur ce site, qui contient bien évidemment en lui-même ses propres limitations dues à la présentation imagée, quelque peu “militante”, et contemporaine de la problématique, notamment liée au contexte historico-politique tournant autour du 11 septembre 2001, dont l’imaginaire institué établit encore de nos jours les lignes directrices actuelles de la politique des nations, au détriment des aspirations citoyennes, dans cette ère de communication facilitée et globalisée par l’usage des nouvelles technologies comme internet.

Ce phénomène est documenté notamment grâce à deux chiffres de sondages, malencontreusement attribués à la Soil Association, et qui vient de publier un rapport sur la question:

Ainsi, les recherches menées par la Soil Association aux Etats Unis montrent que 87% des personnes interrogées pensent que les aliments devraient bénéficier d’un label indiquant la présence ou non d’OGM dans leur préparation. Dans un même temps, 53% des personnes déclarent que si ce label existait, elles choisiraient une alimentation sans OGM.

En fait, ces chiffres, comme indiqué dans la biographie du rapport de la Soil Association, ne résultent pas de cette organisation même, qui est, par principe, contre l’utilisation des OGM, mais d’un sondage journalistique professionnel conjoint à CBS News et New York Times et daté du 25-29 avril 2008.

Il convient ici de le rappeler pour éviter les raccourcis simplistes des défenseurs de ces technologies qui arguent facilement que les sondages montrant une hostilité aux OGM sont le fruit d’organisations écologistes ou non neutres sur la question, et ce malgré des sondages institutionnels comme celui, très “politiquement correct” et économiquement orienté, de l’institut CSA - en collaboration avec Greenpeace-, établissant clairement que 72% de la population française ne souhaite pas d’OGM de manière générale dans leur alimentation.

Il est également à rappeler que combattre une entreprise particulière comme Monsanto, aussi puissante et multinationale qu’elle soit, ne s’inscrit que dans un cadre très limité de la diffusion d’information sur les OGM, dont la problématique dépasse très largement les actions et exactions de cette compagnie particulière.

Il est temps que les banquiers se rendent compte de ce fait indiscutable, documenté et indubitable et de couper les fonds aux tenants de l’agroindustrie génétique.

L’agriculture n’a nul besoin des OGM et ces derniers ne sont pas un progrès mais une régression dans les pratiques agronomiques en réduisant toujours plus la complexité et la globalité de la production agricole à la simple caractéristique de produits ou organismes brevetés. Les OGM sont une régression non un progrès, en imposant aux agriculteurs de la planète une conception réductionniste et fragmentée du vivant, et une pratique agricole axée sur la plante au lieu de méthodes de bonne gestion des sols, de bonne prévention des maladies, de la préservation de la biodiversité utile dans l’espace agricole, etc.

Le vivant, l’agriculture sont des pratiques fondamentales pour l’humanité et le développement de barrières juridiques et économiques à l’accès aux semences est une aberration, une tromperie et une insulte monumentale à toutes les personnes qui meurent de faim à l’instant même dans le monde, à cause de toutes ces divisions politiques et nationales faisant qu’une certaine élite planétaire, idéologue et moralisatrice se vautre dans la luxure pendant que d’autres êtres humains n’ayant pas la chance ou le privilège d’être nés au bon endroit, n’ont rien à manger et croulent sous les dettes imposées par le système économique mondialisé des pays occidentaux et de leur développement complètement déséquilibré au regard de l’empreinte écologique et des ressources de la planète.