Anti-OGM: Contre l’imposition des OGM

Détruire le mythe autour des O.G.M non confinés

Des études sans intérêt sur les OGM au secours des multinationales de biotechnologies (2)

Posté par ... le 27/10/2008

Le principe d’équivalence en substance qui a permis l’autorisation de mise sur le marché des aliments génétiquement modifiés dès 1992 par la Food and Drug Administration (FDA) et utilisé aujourd’hui par les institutions de contrôle sanitaire du monde entier, établit a priori que les aliments génétiquement modifiés doivent être utilisés dans la chaîne alimentaire. Cet a priori repose sur une méthodologie non ciblée sur la spécificité de la technique de transgénèse elle-même, mais exclusivement sur la comparaison macroscopique des aliments modifiés avec les aliments non modifiés, selon les méthodes traditionnelles d’analyse chimique et biochimique, se révélant être en fait complètement insuffisante au regard de la nouveauté de cette technique de manipulation du génome des organismes.

Dès le départ la méthodologie de l’équivalence en substance est fausse et inadéquate scientifiquement. Elle est en fait un argument minimal permettant l’imposition industrielle des aliments génétiquement modifiés dans la chaîne alimentaire. En effet, les modifications de type transgénèse ne sont nullement questionnées en elle-même par ce protocole de tests comparatifs entre aliments génétiquement modifiés et aliments non génétiquement modifiés. Seule la comparaison est faite entre la teneur en micro-nutriments des aliments, et est évaluée la toxicité relative à la production de nouvelles protéines déjà connues au préalable.

Ainsi, d’après Philippe Joudrier, directeur de recherche à l’INRA et Président du Comité d’Experts Spécialisé Biotechnologie de l’Afssa, ce qui est pris en compte pour les végétaux modifiés ou PGM est tout d’abord l’origine des produits des gènes utilisés pour faire l’évaluation de risque, ensuite sont évaluées les modifications potentielles dans le métabolisme de la PGM, puis la composition nutritionnelle et les éventuelles modifications inattendues (concentration en nutriments, facteurs anti-nutritionnels et substances toxiques), et enfin, est faite l’évaluation de la toxicité du produit de gène, avec des tests de toxicologie aiguë et sub-chronique. Seulement ensuite est évaluée la tolérance sur l’animal de l’aliment produit à partir de la PGM ou test d’alimentarité, la dégradation dans le tube digestif, et l’évaluation du potentiel allergène.

Aussi, il apparaît très clairement que ces tests se basent exclusivement sur les données connues de la transgénèse, au niveau biochimique, sans nullement prendre en compte la nature de la modification génétique elle-même qui comporte des inconnues multifactorielles à de nombreux points de vue.

Cette méthodologie de l’équivalence en substance est scientifiquement erronée pour plusieurs raisons: il est dorénavant établi qu’un gène ne code pas exclusivement pour une seule protéine, mais potentiellement pour plusieurs protéines, ce qui n’est pas du tout pris en compte par ces analyses, notamment du fait de l’inconnu de ces protéines. D’autre part, les gènes font partie d’un réseau génétique complexe, dont la modification par ajout d’une séquence génétique artificiellement manipulée et construite, introduit nécessairement des modifications et interférences que la méthodologie ne cible pas du tout et dont elle ne se préoccupe pas.

Ainsi, la teneur en microéléments (oligoéléments), macroéléments (protéine, lipides sucres), et en métabolites particuliers, se basent sur des données déjà connues, de même que la recherche de toxines. D’autre part la recherche de clastogénèse et mutagenèse si elle s’intéresse à des modifications génétiques spontanées survenues lors de la transgénèse, ne concerne pas en fait la transgénèse elle-même, qui est l’ajout ou l’inhibition d’une séquence génétique dans une cellule-hôte, et qui concerne donc la modification de la carte génétique de l’organisme lui-même, et non pas la modification de séquences génétiques préexistantes, comme dans le cas de mutations spontanées.

Une étude de mars 2008 parue dans la la revue nord-américaine Proceedings of the National Academy of Science (PNAS) a ainsi été généralisée abusivement par des organismes de communication, prétendant que “les OGM induiraient des altérations génétiques plus limitées que les techniques conventionnelles d’amélioration génétique des plantes“, assimilant trompeusement la mutagénèse induite avec l’ensemble des techniques conventionnelles ce qui est un mensonge orienté, cette dernière technique étant encore assez marginale et faisant l’objet de recherches et réunions récentes.

Ce type de tentative de communication abusive assimilable à de la désinformation scientifique ou à du marketing pour les produits OGM, marque bien cette volonté généralisée d’omettre la spécificité de la transgénèse elle-même, basée sur la technique de l’ADN recombinant, non seulement en comparant cette technique avec d’autres qui n’ont manifestement aucun rapport comme les sélections fines traditionnelles, mais aussi avec des transformations génétique induites comme la mutagénèse par irradiation, qui là encore, modifient du matériel génétique préexistant, et ne modifient pas en elle-même la carte génétique d’un organisme en introduisant du nouveau matériel génétique dans ce dernier, comme c’est le cas de la transgénèse. En omettant cette différence de principe fondamentale, qui est la dynamique interne du réseau génétique d’un organisme particulier, les conclusions concernant l’“altération génétique” d’un organisme particulier en fonction de telles ou telles méthodes, ne peuvent être que biaisées, et basées sur des fondements erronés et incomplets.

Aussi, il est faux de dire comme le fait trompeusement la Commission du Génie Biomoléculaire (CGB) dans la présentation de son ancien site, par un renversement de sens, que “l’évaluation des risques potentiels pour l’homme et pour l’environnement liés à la dissémination d’un organisme génétiquement modifié est d’autant plus facile que la modification génétique (transgène) est aussi limitée que possible et que sa nature est parfaitement connue” , car la nature d’une modification génétique artificielle est intrinsèquement inconnue dans ses effets, notamment au niveau de la carte génétique d’un organisme, considéré comme un organisme en développement et non comme un simple produit alimentaire dont les propriétés seraient entièrement connues.

En considérant les résultats des modifications transgéniques en tant que produits alimentaires, et non en tant qu’organismes biologiques modifiés, le dogme de l’équivalence en substance annihile et omet toute possibilité de recherche quant aux modifications génétiques elles-mêmes sur des végétaux ou animaux qui, par définition, sont en évolution, en considérant ces derniers comme des produits finis dont les tests associés doivent permettre d’autoriser de manière très brève et rapide la commercialisation dans la chaîne alimentaire. Le principe du cas par cas omet de la même manière la spécificité de la transgénèse, en se concentrant sur la spécificité du produit lui-même comparativement à son “équivalent substantiel” conventionnel, et n’est que le prolongement et la spécialisation de la même logique qui accepte sans interrogation ni réelle précaution la diffusion de tels organismes génétiquement modifiés dans la chaîne alimentaire.

Crédit photo: FAO

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