Décidément, encore une autre excellente nouvelle, avec un peu de retard dû à la richesse des informations sur les OGM en ce début de rentrée.
Le procureur de la République de Bordeaux a requis fin août huit mois de prison ferme et quatre ans de privation de droits civiques contre José Bové, pour une opération de traçabilité des OGM datant de novembre 2006, dans un silo s’étant révélé contenir 2300 tonnes de maïs mon810 -maïs jugé depuis illégal en France-, et qui avait déclenché une furie meurtrière chez un transgéniculteur, tirant au fusil de chasse sur les faucheurs volontaires, heureusement sans faire de blessés, puis tamponnant des voitures de manifestants, visiblement sous l’influence d’un jeu video.
Malheureusement, le jugement de José Bové a été mis en délibéré au 22 octobre 2008. Monsanto pourrait ainsi finalement se réjouir de son retour dans les champs, et ce alors que la firme mondialement célèbre, après avoir passé une très mauvaise année, annonçant 100% de saccages de ses cultures en France, malgré une maîtrise totale du marché, est aussi en mauvaise passe médiatique alors que la concurrence commence à être difficile. En effet, boudée par l’Institut de France-Aventis, la multinationale américaine a beaucoup souffert de la stratégie du Tout Sauf Monsanto (TSM) -née de la récupération du travail de la journaliste Marie-Monique Robin-, et le staff communication a également perdu du terrain, médiatiquement, avec les actions judiciaires de BASF à Bruxelles, mais plus encore, avec l’autorisation récente au niveau européen d’un soja transgénique de la firme Bayer-Aventis (à la consommation mais pas à la culture), résistant au glufosinate, composant de l’herbicide systémique Liberty de la firme allemande, et concurrent direct du RoundUp dans la course à la pollution chimique de nos aliments et de l’environnement.
Suite à la controverse d’Alba relatée dans le dossier GFP Bunny et reproduit sur Agora Vox, Louis-Marie Houdebine a confirmé par écrit en commentaire sa version des faits, tandis qu’Eduardo Kac après avoir promis par mail le 18 août d’apporter son point de vue à Anti-OGM.info à son retour de vacances fin août, n’a plus depuis donné signe de vie.
Je confirme que lorsque Eduardo Kac est arrivé, nous avons examiné les lapins verts disponibles. Ils étaient essentiellement les descendants des fondateurs de la lignée. Nous n’avons reproduit aucun lapin pour E. Kac avant ou après sa venue, écrit L-M. Houdebine dans une lettre en anglais à destination de la communauté scientifique et reproduite dans les commentaires Agora Vox, contredisant la version de E.Kac. Aussi, l’artiste a “seulement voulu utiliser un d’entre eux qu’il nomma Alba“.
Houdebine confirme également la mort du lapin en juillet 2002 pour des “raisons inconnues“, rappelant que la protéine “GFP est connue pour être toxique à forte concentration“, mais sans pour autant induire et lier la mort de l’animal à la présence de cette protéine (en quantités plus ou moins faibles) dans les cellules de ce dernier. Le chercheur ne précise pas cependant s’il s’agissait d’un mâle ou d’une femelle, et le lapin en question serait selon le généticien un animal transgénique de “troisième génération” issu d’une lignée dans laquelle la protéine fluorescente GFP était “exprimée au plus haut niveau“, créée en 1998. Aussi, Houdebine confirme cependant avec Kac, que l’animal “est mort à deux ans“, faisant correspondre sa naissance avec la prise de contact du chercheur avec l’artiste, en 2000.
Comme rappelé dans le dossier, les lapins peuvent vivre jusqu’à 12 ans en captivité, la durée de vie moyenne se situant entre 7 et 12 ans. La mort à deux ans de ce lapin transgénique de troisième génération, pour des “raisons inconnues” semble donc tout à fait suspecte au regard de la bonne santé de cet animal, ce qu’élude complètement le chercheur dans sa communication sur la controverse, et ce qui pose de manière toujours plus urgente la question de l’impact sanitaire des modifications génétiques de manière générale, sur les animaux, alors que les questions relatives à la sécurité des biotechnologies végétales portent toujours à controverse, et que les animaux transgéniques et clonés (autorisés par la FDA en janvier 2008 à la commercialisation) commencent à faire leur apparition dans les projets notamment à visée alimentaire de nombreux industriels outre-atlantique, que ce soit avec des saumons transgéniques au Canada, ou avec un porc génétiquement modifié de la firme Monsanto.
Une étude publiée le 09 septembre dans la revue de l’Académie des Sciences Américaine (PNAS) reconfirme la dissémination induite sur de grandes distances via la pollinisation par les insectes, des plantes conventionnelles ou sauvages par des transgènes (ou séquence génétique artificiellement modifiée). Cette étude internationale conjointe à plusieurs centres de recherche (Kenya, France et Etats-Unis) montre à l’aide d’un suivi radio que les abeilles peuvent butiner jusqu’à plus de 6km de leur ruche. L’étude conclut sur la dissémination des transgènes via les insectes pollinisateurs, en insistant sur l’idée que les vols de fleurs-à-fleurs se font majoritairement au sein d’une même parcelle plutôt qu’entre parcelles, allant ainsi dans le sens des tenants de la culture en plein champ de ces organismes. Cette étude vient par la même occasion confirmer les inquiétudes de toute la profession apicole quant à la préservation et le maintien d’une activité exempte des pollutions modernes, qu’elles soient liées à la présence d’artefacts génétiques recombinants, ou de toxiques chimiques, dans la nature et l’environnement.
Pasquet et al., Long-distance pollen flow assessment through evaluation of pollinator foraging range suggests transgene escape distances, Proceedings of the National Academy of Sciences, September 9, 2008 vol. 105 no. 36 13456-13461
Quelques agriculteurs manipulés par les propagandes des firmes de l’agribusiness, et complètement formatés par une certaine idéologie jusqu’à se prendre pour des businessmen ou considérant leurs terres ou leurs animaux comme de véritables usines de croissance, se posent aujourd’hui en victimes de casseurs, de citoyens presque “barbares” qui viendraient détruire leur propriété.
Ces agriculteurs dangereux et déshonorants pour la profession sont, pour certains, ceux-là même qui ont depuis longtemps adopté la production intensive liée aux engrais et autres produits chimiques, véritables poisons pour la santé et l’environnement, se retrouvant dans les eaux des ruisseaux et des rivières, et dans les légumes même que nous mangeons et jusque dans le lait des femmes enceintes. Protégés par les lobbys de la grande industrie et des réseaux politiques, mais aussi par certains réseaux d’information au coeur même des médias, qui cherchent à propager l’idée qu’une nourriture sans OGM n’est qu’un effet de mode ou “tendance”, les paysans producteurs d’OGM sont en fait pris dans tout un engrenage de corruption généralisée qui s’est formée autour des puissances financières promouvant une agriculture OGM inutile et en France, et en Europe, et dans le monde.
Le droit de polluer est devenu dans la société une banalité et même un prétexte économique comme le montre le marché du carbone entre les nations. Au niveau agricole, il implique que la propriété d’outils de productions polluants (devenant produits) et non voulus par les citoyens, mais directement imposés en masse dans le marché alimentaire et dans l’environnement, passe au-dessus de toutes les questions environnementales et de l’avis des citoyens. Aussi, il ne s’agit plus des citoyens eux-mêmes qui gouvernent comme l’indique la définition stricte de la démocratie, mais bien une élite servant un système économique permettant aux entreprises et par la même les plus polluantes et les moins éthiques, de faire ce qu’elles veulent, à partir du moment où elles créent un marché, qui dans ce cas précis, celui des OGM, est un marché captif contre lesquels les agriculteurs n’ont aucune liberté de se soustraire, une fois engagés dans un modèle économique de dettes et de croissance compétitive. Cette situation n’est pas nouvelle et s’est élaborée de longue date par la politique agricole européenne depuis les années 1950. Aussi, la liberte de produire avec ou sans OGM n’est qu’une propagande sans fondement et sans vérité aucune pour l’ensemble des agriculteurs du système économique.
Néanmoins, certains agriculteurs courageux (cf Paysages et paysans) ont choisi de ne pas se laisser prendre au piège de cette industrie agricole de masse, et de développer une agriculture locale et paysanne, la seule capable de maintenir la spécificité de cette activité humaine et par là-même de préserver l’humanité de sa barbarie idéologique et liberticide, dont les tenants se réclament d’un combat pour la “liberté”.
Deux sondages récents organisés par le New-York Times et CBS News indiquent clairement que la majorité des citoyens américains est hostile aux OGM dans leur alimentation !
Imposés sans labellisation par la FDA dès 1992 dans l’alimentation courante avec le paradigme d”équivalence en substance, les OGM sont présents dans une grande majorité des produits de consommation alimentaire aux Etats-Unis, notamment avec le soja Roundup Ready et ses dérivés. Aujourd’hui, deux sondages professionnels indiquent que 87% des citoyens américains réclament une labellisation des produits OGM afin d’être informés de ce qu’ils consomment, et que 53% des citoyens américains n’achèteraient pas d’OGM alimentaires s’ils étaient informés de leur présence dans leur alimentation.
Bande-annonce du film documentaire « Sans terres et sans reproches »
Synopsis:un voyage chez les paysans résistants du Quercy, au cœur du parc Naturel des Causses, à l’heure de la mondialisation de l’industrialisation de l’agriculture et de la baisse du nombre d’installation agricole. Qui se cache derrière nos assiettes et qui s’installe ? Rencontres locales pour le constat d’une guerre mondiale… Lire le reste de l’article »
Un éleveur de brebis parle de son exploitation et donne son point de vue sur les cultures OGM. (patienter un peu pour un téléchargement optimal du flux vidéo)
Jeudi 14 août 2008, l’outil Google News, moteur de recherche très prisé des journalistes permettant la concentration et la comparaison d’informations d’actualité des différents journaux et webzines, a délivré un ensemble de news assez étonnante sur les OGM, alors que le médiatique prince Charles venait d’exprimer un avis hautement négatif sur ces produits, dans le Daily Telegraph.
Le développement important des cultures transgéniques risque de provoquer la pire "catastrophe" environnementale jamais survenue dans le monde, a affirmé mercredi le prince Charles, héritier du trône d’Angleterre et fervent défenseur de la cause écologique, dévoile une dépêche AFP, reprise par de nombreux quotidiens et journaux.
L’argument est choc et pourrait être critiqué en ce sens que cette affirmation peut faire peur, et est d’une grande gravité. Pourtant, elle repose sur des inquiétudes justifiées et les incertitudes nombreuses concernant la production massive d’organismes génétiquement modifiés et leur dissémination dans l’environnement. En effet, aucun scientifique à l’heure actuelle ne peut prétendre que les OGM sont sans risque à long terme pour la santé, ni sans risque pour l’environnement, sous peine de perdre toute crédibilité. Même les études les plus partisanes, émanant de chercheurs de compagnies productrices d’OGM, concluent à l’impossibilité de trancher quant à la question de la sécurité alimentaire de ces produits, se contentant d’affirmer qu’en l’état actuel des connaissances, les produits sont commercialisables, et consommables pour ceux qui ont passé les tests nécessaires, ce qui suffit amplement à imposer des produits non voulus par une grande majorité de citoyens qui n’en demandaient pas tant. Lire le reste de l’article »
中国是否落在美国陷井?Alors que les Jeux Olympiques, d’inspiration grecque, occasionnent le rapprochement entre les cultures orientales et occidentales, sous fond de globalisation économique, “le gouvernement chinois vient de renouveler le financement des recherches sur les cultures transgéniques”, selon une dépêche cyberpresse.
On y apprend également que: "La Chine a mis du temps à se lancer dans la culture d’OGM mais, selon l’ISAAA(1), l’organisme de référence en biotechnologie, le pays est déjà celui qui produit la plus grande variété d’OGM. Des papayes, des tomates et des poivrons transgéniques poussent déjà dans l’empire du Milieu." Quelle est l’histoire de la position de ce pays au regard des cultures OGM ?
La Chine a été la première nation à avoir cultivé pour le commerce une plante transgénique -un plant de tabac résistant à un virus, en 1992-, et a pourtant décidé d’en stopper la culture (portant sur 1.8 million d’hectares) en 1997, suite aux décisions de compagnies américaines productrices de cigarettes, notamment pour le Japon, en prévision d’une possible réaction négative des consommateurs au tabac génétiquement modifié (2). La chose est somme toute étonnante car le tabac est déjà en soi un danger pour la santé publique: autoriser la culture d’aliments GM et interdire celle de tabac GM semble pour le moins contradictoire, et indique bien que finalement, les questions d’autorisation de cultures relèvent plus de l’opportunité créée par des marchés économiques, que d’une préoccupation réelle concernant la santé publique ou l’environnement. Et tout autant étonnant, est le fait que le développement des OGM en Chine, entièrement contrôlé par le gouvernement et "sans tenir compte de l’opinion du public ou de celle du monde académique" (3), ait été à ce point influencé par les décisions de compagnies étrangères, et notamment américaines. Lire le reste de l’article »